« Un soir, sur un chemin familier qui m’est cher, en mettant mes pas dans les pas de ceux qui m’ont précédé sur cette terre, j’ai senti frissonner l’arbre du silence. […] Il n’y avait plus de vent, rien ne bougeait, tout était apaisé, et pourtant j’ai entendu comme un murmure. J’ai eu l’impression - la conviction ? - qu’il provenait de l’arbre dont nous sommes issus : celui de nos familles, dont les branches sont innombrables et dont les feuilles frissonnent au plus profond de nous. Autant de feuilles, autant de voix vers lesquelles il faut se pencher pour bien les entendre, leur accorder l’attention nécessaire à la perception d’un silence qui, en réalité, n’en est pas un et ne demande qu’à être écouté. Je sais aujourd’hui que ce murmure a le pouvoir de donner un sens à notre existence, de prolonger la vie de ceux auxquels nous devons la nôtre, car ils nous habitent intimement. »

- Christian Signol, Ils rêvaient des dimanches

samedi 7 juin 2014

#ChallengeAZ : G comme généalogie

« Ces papiers ne sont pas des papiers, mais des vies d’homme, de provinces, de peuples [ ... ]. Nous ressentons le sourd prolongement des émotions de ceux que nous ne connûmes pas. »
Michelet


Arbre, © randocroquis

Tombée dedans un peu par hasard, mais impossible de s’en sortir. Est-ce l’ombre tutélaire de tous ceux qui nous ont précédés ? Est-ce simplement le goût de l’enquête ? Est-ce pour répondre à cette fameuse question : d’où viens-je ?

Est-ce les liens avec l’histoire (en tant qu'historienne de formation) ? Le plaisir de fouiller soi-même dans les registres (même si le contact avec les vieux papiers est relatif aujourd’hui avec les registres numérisés en ligne !), visiter les villages où a vécu notre lointaine famille, retracer l'histoire de ses ancêtres dans la Grande Histoire… Un peu tout à la fois sans doute.

Le goût de l'inconnu : qu'est-ce que l'on va découvrir ? De grandes espérances : aller le plus loin possible dans le temps, voir apparaître petit à petit des villages, des métiers, des hommes  - des vies en somme.

Lorsqu'on ne peut pas se déplacer dans les régions lointaines de nos ancêtres, la mise en ligne progressive des archives permet de progresser dans nos recherches. Cela donne aussi envie de découvrir le plus de documents possibles : en plus des traditionnels actes de naissances, mariages et décès (auxquels les généalogistes son historiquement habitués), d'autres sources viennent étoffer nos valises : matricules militaires, documents notariés (contrats de mariage, ventes, inventaires après décès...), presse ancienne. Elles donnent du corps à nos arbres, de l'épaisseur à leurs vies.

Avec la mise en ligne des arbres, le partage, la mise en commun, des cousins (des vivants, ceux-là !), plus ou moins éloignés, se sont manifestés : drôle d’impression d’appeler cousin quelqu’un qu’on ne connaît pas, mais qui a pourtant un petit quelque chose de particulier (des liens familiers/familiaux !).

Quand on commence, on ne peut jamais dire quand une généalogie va se terminer, ni ce que l'on va trouver. En tout cas, pour le moment, pas de lourd secret de famille débusqué. Pas véritablement d’ascendance noble ou célèbre (on ne sait pas pourquoi, mais il paraît que ça fait toujours plaisir d’en découvrir) ; quelques liens éloignés avec certaines personnalités, sans plus. 

Au final, juste l’image d’un petit peuple, humble, travailleur, menant leur existence à travers les joies (mariages, naissances, transmission d’un patrimoine qui a prospéré...) et les vicissitudes de la vie (pertes d’enfants, deuils, maladies, déménagements...).

En tout cas, fière d’en faire partie et de leur redonner vie, en quelque sorte, grâce à ces recherches et à leur diffusion par le blog.


1 commentaire:

  1. J'aime beaucoup l'introduction et la conclusion de ton billet, cet impression de redonner un peu vie à ces hommes et femmes et "étoffer" nos arbres en tentant de découvrir leur vie.

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