« Un soir, sur un chemin familier qui m’est cher, en mettant mes pas dans les pas de ceux qui m’ont précédé sur cette terre, j’ai senti frissonner l’arbre du silence. […] Il n’y avait plus de vent, rien ne bougeait, tout était apaisé, et pourtant j’ai entendu comme un murmure. J’ai eu l’impression - la conviction ? - qu’il provenait de l’arbre dont nous sommes issus : celui de nos familles, dont les branches sont innombrables et dont les feuilles frissonnent au plus profond de nous. Autant de feuilles, autant de voix vers lesquelles il faut se pencher pour bien les entendre, leur accorder l’attention nécessaire à la perception d’un silence qui, en réalité, n’en est pas un et ne demande qu’à être écouté. Je sais aujourd’hui que ce murmure a le pouvoir de donner un sens à notre existence, de prolonger la vie de ceux auxquels nous devons la nôtre, car ils nous habitent intimement. »

- Christian Signol, Ils rêvaient des dimanches

vendredi 26 juin 2015

#ChallengeAZ : W comme wagon et instants fugaces

Je ne sais pas si vous le savez, et si vous le savez c’est vraiment bizarre, mais quand Jules a déménagé de l’Ain vers le Maine et Loire, il a pris le train.
Wagon © hampage.hu

La famille Assumel-Lurdin est arrivée en Anjou grâce au chemin de fer. Jules avait enveloppé ses deux petits garçons, Robert et Raymond (âgés de 2 et 3 ans), dans sa grande cape et les avait installés pour dormir dans les filets à bagages du wagon.

Marie, son épouse, en arrivant en Anjou avait déclaré : "Au moins ici, il n'y a pas de neige...". Mais... il y eut les crues !!!
La famille habitait aux Ponts de Cé, en bord de Loire (cf. article F comme fiche de plantation), fleuve sujet aux débordements réguliers. Jules installait alors un caillebotis sur des parpaings. Les meubles étaient remontés. Mais il n’y avait plus de chauffage ! Les objets tombés au sol (à l’eau !) étaient récupérés après la crue. L'eau était puisée d'un côté et jetée de l'autre. Jules conduisait les enfants en barque à l'école jusqu'au bout de la rue inondée. Un jour, il dut se raccrocher à un arbre pour que la barque ne soit pas emportée. Une autre fois, conduisant sa fille Blanche à son travail, il eut si peur qu'il dut y renoncer.

Les fils de Jules avaient pour mission de ramener dans leur charrette des copeaux à brûler pour fumer les anguilles. Un jour, les roues de la charrette restèrent coincées entre les rails du tramway. Le conducteur mécontent descendit pour "râler après les enfants" [ 1 ].
Dans "Le Pré Rond" il y avait une seule entrée. Les gosses allaient, après l'école, y garder les biques… mais ils jouaient souvent au lieu de les surveiller. Pourtant gare à eux si les biques s'échappaient dans le jardin ou le pré du voisin ou si l'une d'elles se blessait aux pies dans les épines ! Marie, l’épouse de Jules, trayait les biques. Le lait était consommé en soupe.

Le dernier-né, Roger, à peine âgé d’une dizaine d’années, jouait l’été avec un voisin venu en vacances aux Ponts de Cé, prénommé Daniel. Natif d’Angers, il avait le même âge que lui. Ensemble ils s’étaient lancé un défi original : le premier à devenir pape ! Roger devint simple curé de paroisse, puis aumônier des prisons, mais n’accéda jamais à la fonction suprême de l’Eglise catholique. Son ami Daniel, lui, passa totalement à côté du challenge puisqu’il devint acteur. Son nom était Gélin. Daniel Gélin.

Le plus beau souvenir de Marcelle : les soirées autour du fourneau. Jules et Marie, ses parents, chantant à deux voix, à la veillée, en famille.


[ 1 ] Terme fort poli utilisé par ma grand-mère Marcelle.


Merci à la famille pour ces souvenirs, ces fugaces instants de la vie qui s’évaporent comme un murmure dans le vent.
Source : tradition orale familiale.


jeudi 25 juin 2015

#ChallengeAZ : V comme vol de lapin

Je ne sais pas si vous le savez, et si vous le savez ça tombe bien moi aussi, mais on trouve des pépites dans la presse.

C’est ainsi que je suis tombée sur un article particulièrement cocasse où figure Jules :

Extrait de l'Ouest Éclair, 22/04/1928 © AD01

  • l'Ouest Éclair, édition du 22/4/1928 :
"Les Ponts-de-Cé - Vol de lapins : deux lapins estimés à 50 francs ont été volés au préjudice de M. Assumel, garde des eaux et forêts, aux Ponts-de-Cé. La gendarmerie enquête."

Malgré un examen attentif des éditions suivantes, je n’ai malheureusement pas pu trouver les résultats de l’enquête de gendarmerie. Je ne sais donc pas si le brigand a été rattrapé et mon bisaïeul indemnisé, ou si l’affaire est restée sans suite.
Si l’affaire n’est pas joyeuse (il y a eu vol tout de même !) , c’est le ton particulièrement savoureux et désuet qui fait le charme de ce court entrefilet.

Autre élément qui m’interpelle : le prix des deux léporidés [ 1 ] ! Compte tenu de l'érosion monétaire due à l'inflation, le pouvoir d'achat de 50 anciens francs en 1928 correspond à celui de 30,66 euros en 2014. Ça devait être de beaux lapins !

Si l’on compare les prix au cours de l’histoire, voici ce que cela donne :

Année
Prix du pain (kg)
Prix du bœuf  (kg)
Prix du vin (litre)
2013*
2,85 € (=16,92 f)
23,62 € (=154,94 f)
2,15 € (= 14,1 f)
2000
12,53
103,05
8
1960**    
0,62
11,05
1,43
1930
2,15
28,9
2,48

* Prix indiqués en euros (et en francs) : En 2002, 1 euro remplace 6,56 francs.
** En 1960, 1 "nouveau franc" remplace 100 "anciens francs"

[ 1 ] Famille de mammifères rongeurs comprenant essentiellement le lièvre et le lapin.


Merci au moteur de recherche de Geneanet et à Gallica pour toutes ces trouvailles.
Sources : france-inflation.com, presse en ligne.


mercredi 24 juin 2015

#ChallengeAZ : U comme utopie

Je ne sais pas si vous le savez, et si vous ne le savez pas ce n’est pas très tragique, mais Jules avait certaines idées politiques.


  • Le 30 mai 1912 le maire de Martignat envoie une lettre au préfet, en son nom propre et celui de dix conseillers municipaux de la commune, où il demande le déplacement de Jules Assumel, garde forestier de sa commune :

Lettre du maire de Martignat au Préfet, 30/05/1912 © AD01

" [Le] garde forestier Assumel [...] est un agent clérical accompli, pratiquant dans le but de se montrer, parlant toujours contre le gouvernement, manquant de respect au Maire, à l’Adjoint et à tous les conseillers. Pendant la dernière période électorale, cet agent a eu une conduite déplorable envers le parti républicain. Il s’est permis de colporter, dans les établissements publics, de fausses accusations. Il a fait ouvertement, dans les rues, de la politique avec le parti clérical. Pendant la dernière mission [ ?] qui a eu lieu à Martignat le mois de Mai dernier, cet agent a professé ouvertement ses idées cléricales.
Dans ces conditions les soussignés déclarent que la conduite du garde Assumel est déplorable et cela depuis un an. Ils demandent à Monsieur le Préfet de vouloir bien, pour le bien de la Commune, déplacer d’urgence et dans le plus bref délai, le garde Assumel, car ils pensent que la circulaire Ministérielle de Monsieur le Ministre de l’Agriculture, en date du 23 juin 1902, doit être applicable à cet agent, qui n’a jamais cessé de la combattre par les moyens déloyaux et jésuitiques."

Le cléricalisme prône la prédominance des idées religieuses (catholiques) et du clergé dans la vie publique et politique. Un de ses représentants les plus célèbres est Mac Mahon, qui a réprimé dans le sang la Commune de Paris, avant de devenir Président de la république de 1873 à 1879. Le cléricalisme s’oppose à toutes les mesures et pratiques s'inspirant de la pensée laïque. Un autre trait caractéristique des cléricaux, c'est la persévérance, l'obstination avec laquelle, quelles que soient les difficultés, ils cherchent à atteindre leurs objectifs.

Suite à cette lettre, une enquête sera diligentée, confirmant les faits.

  • Une seconde lettre, du maire d'Apremont (16/8/1912), vient alourdir le dossier, pour des motifs similaires :
" Le garde Humbert est un bon républicain et nous avons été jusqu’ici satisfaits de son service [malgré "Des négligences multiples constatées" citées dans le même document]. Je ne m’oppose pourtant pas à son changement car il est possible qu’il ait négligé un peu son service dans les derniers temps. Mais je vous prie instamment, Monsieur le Préfet, de vouloir bien ne pas le remplacer par le garde Assumel. Ce dernier fait partie de l’Action Libérale. Il a combattu énergiquement la municipalité républicaine de Martignat qui a dû lui supprimer tous les avantages qu’elle lui accordait : gratifications, mises en charge, etc.
Nous accordons aussi de grands avantages au garde forestier : 150 f de gratification et nombreuses mises en charge sur toutes les coupes de vente. Si le garde Assumel est nommé malgré nous dans notre commune, le Conseil se verra obligé à regret de lui supprimer tous ces avantages.
Vous savez, Monsieur le Préfet, quelle lutte nous avons eu à soutenir contre une poignée de réactionnaires acharnés. Leur école libre compte une huitaine d’enfants et au bout de quelques années elle sera obligée de fermer faute d’élèves.
Il ne faut pas qu’un fonctionnaire de la République vienne dans notre commune pour y envoyer ses enfants et la faire vivre un peu plus longtemps. Ce serait le cas si le garde Assumel s’il était nommé chez nous.
C’est pourquoi Monsieur le Préfet, nous vous prions de bien vouloir nommer à Apremont en remplacement du garde Humbert un fonctionnaire dont on ne puisse suspecter les opinions républicaines."

L'Action libérale, citée dans cette deuxième lettre, est aussi appelée Action Libérale Populaire (1901-1919). C’était un parti politique français de la Troisième République représentant les catholiques ralliés à la République. Sa devise résumait son programme : "Liberté pour tous; égalité devant la loi; amélioration du sort des travailleurs". Défenseur de l'Église au nom de la liberté et du droit commun, ce parti est considéré comme de centre-droit. Il comptera 70 députés, au plus fort de sa gloire. Mais le parti déclinera à partir de 1908, notamment à cause de la perte du soutien de Rome. L'ALP n'en constitua pas moins jusqu'en 1914 le plus important parti politique de droite.

Ces plaintes ont sans doute freiné l’avancement de Jules dans la carrière. Début 1913 il sera finalement muté à Condamine, avant de l’être en Maine et Loire (notamment pour des raisons de santé, comme on l’a vu dans l’article S comme santé défaillante).



Merci aux Archives Départementales de l’Ain pour cette trouvaille.
Source : état du personnel des eaux et forêts.


mardi 23 juin 2015

#ChallengeAZ : T comme Touring Club de France

Je ne sais pas si vous le savez, et si vous le saviez vous auriez m’en informer tout de suite, mais poursuivant le parcours de Jules dans la presse [ 1 ], j’ai découvert qu’il était mentionné plusieurs fois dans la revue du Touring Club de France !

Revue Touring club de France © Gallica

S’inspirant d’un Cyclists Touring Club, un groupe d’amis français fonde un mouvement similaire qu’ils nomment le Touring Club de France (TCF). Leur but est de développer "le tourisme sous toutes ses formes, à la fois par les facilités qu’elle donne à ses adhérents et par la conservation de tout ce qui constitue l’intérêt pittoresque ou artistique des voyages".
Jusqu’aux congés payés de 1936, le tourisme est essentiellement réservé aux classes sociales aisées. Les fondateurs du TCF, passionnés de vélo, souhaitent développer le cyclotourisme. On est en 1890 et le « vélocipède » est alors en pleine croissance.
L’association participe au développement des guides touristiques, dès 1899, et des routes touristiques, des pistes cyclables, campings ou colonies de vacances, etc…
Malgré sa reconnaissance d’utilité publique en 1907, elle va péricliter dans la seconde moitié du XXème, avant de cesser définitivement ses activités en 1983.

Le TCF a aussi édité une revue mensuelle. Et c’est dans cette revue qu’apparaît Jules. A trois reprises en effet, on voit citer son nom :
  • Revue mensuelle du Touring-Club de France, février 1911 – « Concours de fabrication de skis, organisé à l'occasion de la Grande Semaine d'Hiver des Pyrénées. Ce concours était ouvert à trois catégories : 1° Ateliers militaires; 2° Ecoles professionnelles, industrielles et autres; 3° Fabrication familiale. Le jury s'est réuni au siège social du TCF, le 16 janvier dernier. Il a décerné, comme suit, les prix et récompenses affectés à ce concours : [...] 3° Fabrication familiale : [...] Assumel (Martignat, Ain)... 25 francs espèces. »
 

  • Revue mensuelle du Touring-Club de France, avril 1911 – « Liste des candidats, Département de l'Ain, Martignat, Assumel (J.), garde des eaux et forêts » (à quoi était-il candidat ? la liste ne le dit pas; le concours de skis de l'édition de février ?).
  • Revue mensuelle du Touring-Club de France, 15/9/1913 – « Concours de fabrication de skis pour enfants et de bâton de skis - Ces concours, ouverts par le Touring-Club, ont réuni un nombre de concurrents suffisant pour nous laisser espérer que les résultats en seront excellents. Nos meilleurs constructeurs ont répondu à notre appel et, d'ici la fin de l'année, nous en sommes convaincus, nos jeunes skieurs seront pourvus du matériel spécial qui leur manquait encore et le bâton de ski de tourisme, depuis si longtemps attendu, aura vu le jour. Le jury chargé d'examiner les envois de compétiteurs se réunira dans le courant d'octobre. Nous donnons ci-après la liste des concurrents : [...] concours de fabrication de skis économiques pour enfants : Assumel à Condamine (Ain). »

Si son prénom n’est pas toujours cité, on reconnaît néanmoins Jules dans  ces listes de concurrents (notamment grâce à ses domiciles, identifiés par ailleurs : voir l'article D comme domicile).

En dehors de ses activités de garde des eaux et forêts, Jules devait donc, dans son garage (ou ailleurs…) bricoler des accessoires dédiés au ski. On rappellera que Martignat est une commune de l’Ain située à 450/950 m d’altitude et Condamine la Doye à 500/800 m. Le ski y est toujours pratiqué. 

Pour aider au développement de la pratique du ski, le TCF offrait de généreuses contributions et organisait des manifestations pour promouvoir les sports de neige auprès d’un public de plus en plus large. Il incitait aussi les habitants des régions montagneuses et les touristes à fabriquer eux-mêmes leurs skis. D’où l’organisation de ces concours. Jules ne devait pas être manchot, puisqu’il a remporté notamment le concours de 1911 dans la catégorie « fabrication familiale », avec un prix de 25 francs à la clé !


[ 1 ] Voir l'article Q comme quotidien et mensuel.



Merci à Gallica pour cette trouvaille.
Source : presse en ligne.


lundi 22 juin 2015

#ChallengeAZ : S comme santé défaillante

Je ne sais pas si vous le savez, et si vous ne le savez pas je vais vous le dire, mais Jules avait une santé fragile.

C’est ce qui explique que son avancement a été refusé en 1916.

Rapport Pierron, 19/09/1916 © AD01

"République Française
Ministère de l’agriculture
Direction générale des eaux et forêts
Rapport
De M. Pierron
Inspecteur des eaux et forêts
A Nantua
Par lettre ci-jointe du 29 Août 1916 Monsieur le Préfet a fait connaître que son attention avait été appelée par Monsieur Pierre Baudin, Sénateur, ancien Ministre sur M. Assumel garde forestier à Condamine-la-Doye, qui désirerait être nommé brigadier communal.
Le garde Assumel a déjà été recommandé pour le même motif en 1909, en 1910 et en 1912. Il est entré dans l’Administration des Eaux et Forêts en 1908 ; il est bien noté, mais il n’a pas été proposé pour le grade de brigadier. Il a été mobilisé comme chasseur forestier au début de la Guerre : on a dû l’année dernière le remettre à la disposition de l’Administration parce que son état de santé l’avait rendu impropre au service militaire ; pour ce motif, ses chefs immédiats ont été invités à le ménager et à ne pas lui demander un travail fatigant. Actuellement sa santé est bonne ; il a pris part aux opérations relatives aux coupes pour lesquelles il a été convoqué, une seule fois seulement pendant deux journées consécutives. Une longue marche lui occasionnerait une enflure des jambes. On pourrait plus tard le nommer brigadier, à condition de lui donner un service facile n’occasionnant pas de causes pénibles. Il serait équitable cependant de nommer auparavant à ce grade ceux de ses collègues qui figuraient au tableau d’avancement avant 1914, qui depuis ont supporté sans interruption les fatigues de la guerre, et qui sans la mobilisation auraient déjà obtenu l’avancement pour lequel leurs chefs les avaient spontanément proposés.
Nantua, le 5 septembre 1916
L’Inspecteur des Eaux et Forêts

Tampon de la Préfecture
8/9/1916"

Outre le fait que ses problèmes de santé sont un nouveau motif pour refuser son avancement, on s'aperçoit ici que Jules devait parfois souffrir dans l'exercice de son métier. Il n'a pourtant que 40 ans.

Finalement, il sera muté en Maine et Loire, en 1921, où le relief nettement plus plat lui évite les fatigues inhérentes à son métier et à ses longs parcours en terrain accidenté des forêts de l’Ain. 

Dès lors, les rapports de ses supérieurs indiqueront que sa santé est « bonne ».

Ces sources ont expliqué pourquoi il ne progressait pas dans la carrière et surtout pourquoi il a déménagé en Anjou (les causes de ces déménagements lointains restant souvent un mystère).


Merci aux Archives Départementales de l’Ain et aux Archives Nationales pour cette trouvaille.
Source : état du personnel des eaux et forêts, dossier Assumel-Lurdin.


samedi 20 juin 2015

#ChallengeAZ : R comme Raymond ou la fracture du crâne

Je ne sais pas si vous le savez, et si vous ne le savez pas vous allez vite le découvrir, mais les mentions de nos ancêtres dans la presse sont parfois bien tristes.

Ainsi je suis tombée sur une suite d’articles de l’Ouest Éclair :
  • le 11 septembre 1932 :
Extrait l'Ouest Éclair, 11/09/1932 © Gallica

"Un jeune homme se fracture le crâne en tombant de bicyclette - 
Un grave accident s'est produit hier après-midi, vers 16h, à l'angle de la rue Desmazières et de la place de la Madeleine. Le jeune Assumel Raymond, 14 ans, domicilié chez ses parents, 169 rue Pasteur, et apprenti horticulteur chez M. Detriché, circulait à bicyclette autour de la place de la Madeleine, se livrant à une série d'exercices plus ou moins de circonstance. Soudain, il voulut s'engager dans la rue Desmazières. Malheureusement, deux piétons se trouvaient devant lui et à quelques mètres de là deux voitures en stationnement. A la suite d'une manœuvre qu'on ne peut s'expliquer pour l'instant, le jeune homme fit une chute telle sur le ciment de la route qu'il se fracture le crâne. 
L'ambulance automobile le transporta à l'hôpital après que le jeune homme eut reçu sur place les soins du docteur Brunetière."

Raymond est bien le fils de Jules Assumel et Marie Gros. Si Marie habite effectivement rue Pasteur, comme indiqué dans la coupure de presse, Jules quant à lui n'y est pas puisqu'il est décédé en 1929.

  • le 12 septembre 1932 :
Dans l’édition du lendemain on peut lire : "Après l'accident de la Madeleine - Le jeune Assumel est mort. Nous avons relaté hier les circonstances dans lesquelles le jeune Assumel, âgé de 13 ans, avait été blessé dans un accident, place de la Madeleine. Le pauvre enfant, transporté immédiatement à l'hôpital, y décédait dans la nuit de samedi. Nos condoléances à sa famille si cruellement éprouvée."

  • le 13 septembre 1932 :
L’édition du 13 vient clore cette sinistre série, en mentionnant le décès de l’enfant dans la rubrique État civil : "Décès : Raymond Assumel-Lurdin, 12 ans, rue Pasteur, 169."

Raymond avait effectivement 12 ans, contrairement aux indications fournies dans les éditions précédentes.

Cet accident est relaté dans les différentes éditions de l'Ouest Éclair du Maine et Loire, de la Vendée et de l'Ile et Vilaine.

En sa mémoire, Marcelle, sa sœur, prénommera son fils aîné Jean Raymond.


Merci au moteur de recherche de Geneanet et à Gallica pour toutes ces trouvailles.
Source : presse en ligne.


vendredi 19 juin 2015

#ChallengeAZ : Q comme quotidien et mensuel

Je ne sais pas si vous le savez, et si vous ne le savez pas c’est peut-être temps d’y songer sérieusement, mais nos aïeux ont souvent fait l’objet de mentions, plus ou moins longues, dans la presse.

La première rubrique où ils sont susceptibles d’apparaître c’est la rubrique Etat civil : Ainsi je retrouve Jules dans l’Ouest Eclair, édition de Nantes, numéro du 19 mars 1929. Un entrefilet signale son décès.

Extrait Etat civil, l'Ouest Eclair, 19/03/1929 © Gallica

"Etat-civil ; Décès – Jules Assumel-Lurdin, époux Durafour, 53 ans, Ponts-de-Cé."

Je ne sais pas qui a fait passer cette annonce car il est dit "époux Durafour". Or, comme nous l’avons vu dans l’article G comme Gros, Marie Durafour est sa deuxième épouse (décédée en 1908 dans l’Ain). Il devrait logiquement être dit "époux Gros" puisque sa troisième épouse, Marie Gros, est toujours vivante, elle.

Ici aussi la vigilance est de mise. Ah ces sources sont décidément bien taquines !

Jules apparaît aussi dans un mensuel réputé, pour une série d’articles plutôt surprenants… mais ça c’est pour une autre fois (rendez-vous à la lettre T)!


Merci à Gallica pour cette trouvaille.
Source : presse en ligne.