« Un soir, sur un chemin familier qui m’est cher, en mettant mes pas dans les pas de ceux qui m’ont précédé sur cette terre, j’ai senti frissonner l’arbre du silence. […] Il n’y avait plus de vent, rien ne bougeait, tout était apaisé, et pourtant j’ai entendu comme un murmure. J’ai eu l’impression - la conviction ? - qu’il provenait de l’arbre dont nous sommes issus : celui de nos familles, dont les branches sont innombrables et dont les feuilles frissonnent au plus profond de nous. Autant de feuilles, autant de voix vers lesquelles il faut se pencher pour bien les entendre, leur accorder l’attention nécessaire à la perception d’un silence qui, en réalité, n’en est pas un et ne demande qu’à être écouté. Je sais aujourd’hui que ce murmure a le pouvoir de donner un sens à notre existence, de prolonger la vie de ceux auxquels nous devons la nôtre, car ils nous habitent intimement. »

- Christian Signol, Ils rêvaient des dimanches

#Centenaire1418 pas à pas : présentation

Édouard Detaille, Le rêve (détail)

En ces temps de commémoration de la Grande Guerre, j'ai moi aussi souhaité rendre hommage à mes ancêtres Poilus.
En remontant dans les branches de mon arbre jusqu'à cette époque, je trouve :
  • Astié Augustin Daniel, né en 1888 à Angers (49). Il est resté longtemps une épine, un mystère généalogique (voir le Généathème consacré à ce sujet) et jusqu'à récemment encore j'ignorais tout de son parcours pendant la guerre.
  • Assumel Lurdin Jules Joseph Eugène, né en 1876 au Poizat (01). Il est déjà dans l'armée territoriale et la réserve lorsque la guerre éclate. Il est alors mobilisé au 60è RI, mais renvoyé dans ses foyers comme inapte dès 1915 (il était de santé fragile).
  • Borrat Michaud Jean François, né en 1894 à Samoëns (74). Son parcours est bien connu grâce à une fiche matricule militaire bien détaillée; mais aucun autre document ne vient compléter cette précieuse information.
  • Gabard Joseph Elie, né en 1897 à Saint Amand sur Sèvre (79). Dispensé et ajourné pour faiblesse de cœur, il n'a pas participé au conflit.
J'ai aussi quelques renseignements sur les hommes de la génération précédente, mais la plupart son trop âgés pour être mobilisés, trois déjà décédés et un autre souffrant de claudication (ce qui lui a valu d'être exempté).

Mon choix s'est donc naturellement porté sur Jean François Borrat-Michaud. 
Il me semblait intéressant de le suivre au jour le jour, dans la mesure du possible, pour être au plus près de lui. Je ne possède malheureusement pas de carnet ni de lettre m'éclairant sur ce qu'il avait vécu. J'ai donc commencé à me documenter sur ces années de conflit : lecture de livres, de blogs, de quotidiens de l'époque. Ayant finalement peu d'informations directes (uniquement sa fiche militaire), c'était un peu court pour ouvrir un blog entièrement dédié. Par contre, j'ai trouvé que Twitter, limité à ses 140 caractères par message, conviendrait davantage. Pour pallier le manque d'information et enrichir le contenu, je me suis mise en quête d'éléments visuels ou auditifs - en grande partie trouvés sur le site Gallica (dont on ne dira jamais assez la grande richesse).

J'ai donc ouvert un compte à son nom (@jfbm1418) et commencé à écrire un, ou plusieurs, tweets par jour. Jean François n'a été mobilisé qu'en septembre : les premiers tweets sont donc consacrés à la vie quotidienne à l'arrière, l'attente de la mobilisation. Ils sont le fruit de mon imagination, puisque je n'ai aucun témoignage direct de cette période, inspirés de mes lectures. A partir de septembre, il fait ses classes. Il rejoint le front en janvier 1915.

Je demande donc l'indulgence à mes lecteurs car, au fond, ces tweets ne sont que pure fantaisie (bien que basés sur un travail de recherche tout à fait sérieux). 

Parce que tous mes lecteurs ne sont pas forcément des Twitter-addicts, je regroupe tous les tweets dans des articles mensuels sur ce blog.

Retrouvez donc tous ces tweets / articles d'un seul coup ici.

Ou si vous préférez butiner à votre aise selon les différents mois, cliquez sur les années / mois choisis dans le menu déroulant.

Enfin, vous pouvez, si vous le préférez, consulter la synthèse des cinq années de guerre passées sous les drapeaux par Jean-François en cliquant ici.

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A noter : d'autres descendants de Poilus m'ont succédé (ou précédé) et ont ouvert comptes Twitter ou blogs dans une démarche similaire. Nous avons ainsi plusieurs visions du même conflit, du point de vue des soldats sur différents fronts, ou de leurs fiancées ou épouses restées à l'arrière.

J'ai même eu les honneurs de la presse - avec d'autres - pour ce travail de mémoire (voir l'onglet La presse en parle).
Que ces journalistes soient remerciés d'avoir cité Jean François.




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